Grand atout de cette Chute, sa distribution, simplement parfaite (voix et clarté de la diction, autant que physique de l’emploi), n’a pas varié depuis l’origine. (…) Au clavier, Emmanuel Christien est un acteur essentiel d’un spectacle qui trouve chez Debussy la solution à l’inachèvement de l’opéra en puisant dans les mélodies et les préludes du compositeur. Déjà en exceptionnelle osmose avec le drame dans la précédente version, le pianiste va plus loin encore cette fois sachant non seulement respirer avec les chanteurs-acteurs (les préludes choisis deviennent le support de formidables mélodrames où la musique semble avoir été pensée pour le texte), mais aussi avec l’image qui accompagne ce que Debussy qualifiait d’histoire « triste à faire pleurer les pierres ».
Alain Cochard